Maxence Doré : “cela m’amuse de me demander comment pourrait-être une autre planète”
Avec ses peintures, paysages à grande échelle, Maxence Doré nous élève et nous emmène sur des univers autres, à la recherche de soi-même et des nouvelles perspectives.
Pourriez-vous nous expliquer votre parcours ?
J’ai fait une classe préparatoire à l’école d’art et après j’ai fait un BTS en design d’espaces pour me former au concours pour l’École Nationale Supérieure du Paysage à Versailles. J’ai été accepté et diplômé en 2017.
Je fais du graffiti depuis que je suis enfant, j’ai toujours dessiné et peint. En école d’art, j’ai commencé à peindre sur d’autres supports, des toiles ou d’autres que je créais moi-même. J’ai continué à l’École du Paysage de Versailles et j’ai directement commencé à exposer sur Paris pendant les deux dernières années d’école.
Quelle est votre technique et comment procédez-vous dans la création de vos œuvres ?
La technique que j’ai créée est un mélange entre de la peinture à l’huile et la bombe. Le graffiti m’a beaucoup aidé sur le plan de la technique.
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Tout est inspiration, du moment où on regard ce qui nous entoure avec intérêt. Je suis paysagiste de formation et dans l’âme, donc ma principale inspiration est surement la nature. Les photos de la Nasa, des photographes comme Benjamin Hardman sont de belles références ; et aussi beaucoup d’autres artistes.
La plupart des sujets que vous représentez sont des planètes, des univers autres. Pourquoi est-il si important de s’évader, dans le monde où nous vivons ?
Quand j’étais à l’École du Paysage, on avait des conférences sur des cartographes qui expliquaient avoir différentes manières de faire des cartes. Certains faisaient leurs cartes en rapport à leurs voyages : ils représentaient que les endroits qu’ils avaient visités, par exemple. C’est une manière de représenter un parcours.
Moi, quand je peins, j’ai l’impression de voyager ailleurs, de pouvoir aller où je veux. Et, en même temps, là où je veux aller c’est l’endroit que je dessine. Donc il y a un rapport qui m’intéresse entre la découverte et la création. Ensuite, comme j’ai un côté pessimiste qui m’abrite, peindre représente aussi une manière personnelle de m’évader, de souffler.
Est-ce que vous essayez de transmettre un message avec votre travail ?
Quelqu’un disait que mon travail dénonce la surexploitation. Moi je ne pense pas peindre pour dénoncer : je peins simplement car j’en ai besoin et que cela m’amuse de créer et de concevoir, de me demander comment pourrait être une autre planète. Après, j’ai bien évidemment conscience du fait que, si on continue à agir comme ça, notre planète ne survivra encore pas longtemps. Donc c’est vrai qu’il y a un message qui passe indirectement, mais mon travail est principalement personnel, une recherche.
C’est comment le quotidien d’un artiste pendant le confinement ?
C’est très difficile : pour peindre j’ai besoin d’énergies positives et maintenant on est entouré que d’énergies négatives. On ne peut pas imaginer l’avenir : on est vraiment dans une période assez floue qui me dérange parce que je n’arrive pas à me projeter, je perds toutes les réponses aux questions que je me pose, alors qu’avant j’avais un équilibre qui me plaisait.
En parlant d’espoir pour l’avenir : vous avez récemment participé à la 12e édition du Prix Icart Artistik Rezo, quels sont vos projets pour le futur ?
Après le Prix Icart Artistik Rezo, j’ai eu mon exposition personnelle que j’ai moi-même organisée et qui s’est très bien passée. En septembre, si tout est revenu à la normalité, j’en organiserai une autre. Et puis j’ai toujours en projet de partir aux États-Unis pour découvrir le monde de l’art là-bas et, pourquoi pas, me faire ma place.
Plus d’informations sur le site internet de Maxence Doré.
Propos recueillis par Violagemma Migliorini
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